L’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) a publié le 30 avril 2025 son analyse du fascicule de documentation FD X46-033 dans un Focus Prévention. Celle-ci s’avère très utile pour les professionnels, tels les diagnostiqueurs immobiliers qui réalisent des mesures d’empoussièrement amiante. Le fascicule FD X46-033, en vigueur depuis mars 2023, s’est substitué au guide d’application GA X46-033 de 2012. Il clarifie l’application de la norme NF EN ISO 16000-7 relative aux mesures d’empoussièrement amiante. Grâce à la lecture de l’OPPBTP, ce document gagne encore en lisibilité. L’objectif est d’harmoniser encore davantage les pratiques scientifiquement fondées qu’il déploie pour renforcer la crédibilité et la fiabilité des prestations dans le domaine sensible de la détection et de la mesure de l’amiante.
L’OPPBTP relève dans son décryptage plusieurs évolutions conceptuelles majeures introduites par le fascicule FD X46-033, qui renouvellent l’approche méthodologique des mesures d’empoussièrement amiante.
La notion de zone similaire d’échantillonnage (ZSE) remplace celle de zone homogène (ZH). Ce changement n’est pas simplement terminologique : il implique une validation a posteriori par les résultats de mesure, ce qui garantit une approche plus empirique que théorique dans l’évaluation des risques. Le concept de pièce unitaire a également été redéfini pour éviter les regroupements excessifs de locaux. Cette précision permet de refléter plus fidèlement la réalité des échanges d’air entre les espaces, ce qui aboutit à une évaluation plus précise de la concentration en fibres d’amiante. L’OPPBTP attire aussi l’attention sur une innovation notable : l’introduction de la matrice des matériaux et produits contenant de l’amiante (MPCA). Cet outil analytique intègre les caractéristiques physico-chimiques des matériaux amiantés et, de ce fait, facilite l’adaptation des stratégies de regroupement des mesures selon la nature spécifique des matériaux.
Le fascicule de documentation FD X46-033 réorganise complètement les méthodes de mesurage. Il les structure en quatre catégories, ce qui permet aux diagnostiqueurs de mieux cibler leurs interventions selon le contexte et la finalité des mesures.
La première catégorie concerne les stratégies d’échantillonnage d’espaces, basées sur des mesures statiques réalisées avant ou après travaux. Ces mesures satisfont aux exigences du Code de la santé publique, notamment pour l’établissement d’un état initial, la restitution de locaux après travaux ou dans le cadre d’une surveillance périodique. La deuxième regroupe les stratégies d’interface de travaux. Celles-ci consistent en des mesures statiques effectuées à proximité des zones de travaux ou de circulation. Elles s’inscrivent dans le cadre du Code du travail et se fondent sur une analyse fine des risques. La troisième catégorie comprend les stratégies opérateur, soit celles qui reposent sur des mesures dynamiques réalisées directement sur les postes des professionnels en activité. Elles visent à valider les processus mis en œuvre, à contrôler le respect de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) ou à définir précisément les différentes phases de travail impliquant une exposition potentielle. Enfin, la quatrième famille concerne les stratégies en air ambiant, avec des mesures spécifiques de l’air extérieur qui tiennent compte du contexte météorologique et environnemental du site.